"La simplicité de la vie a disparu. Un triste vide s'est logé en moi et les pensées noires envahissent ma tête. Je me demande pourquoi personne ne m'a avertie que la vie fait mal." (p. 36) Tel est le discours de Laurence, quinze ans, qui a l'impression de ne compter pour personne entre ses parents, qui sont sur le point de divorcer, et son ex-meilleure amie, Gaëlle, qui a rejoint le gang des "cools" de l'école. Même sa professeure de musique l'a abandonnée aux mains d'un remplaçant en partant en congé de maternité. Le seul être en compagnie duquel elle se sent elle-même est Adrien, un adolescent sérieux et introverti qui partage sa passion pour le violon. Or, Laurence l'ignore à la polyvalente, de crainte de devenir, tout comme lui, la tête de Turc des "cools". Aspirant à se sentir appréciée, l'adolescente se taille donc une place dans la bande des populaires, en compagnie desquels elle festoie, fait l'école buissonnière et s'initie à la drogue (cannabis, extasy) et à l'alcool. Or, l'euphorie que lui procurent ces paradis artificiels n'est que provisoire et, lorsqu'Adrien se suicide, Laurence sent son bateau partir à la dérive. Trouvera-t-elle la force de s'accrocher?"--SDM.

"Un roman miroir poignant qui met des mots incroyablement justes sur le mal-être adolescent, les émotions à fleur de peau, le regret de l'enfance qui s'envole, la difficulté à trouver sa voie et à accepter son corps en pleine transformation, les premières expériences pas toujours heureuses, le besoin d'appartenance (qui conduit à adopter des comportements discutables), le sentiment d'être seul au monde ou encore la peur de dénoncer l'intimidation de crainte d'en devenir soi-même victime. La dépression et les idées suicidaires qu'elle entraîne sont également au coeur du récit très habilement mené au fil duquel l'auteure met en scène son héroïne criante de vérité dans des situations très difficiles, et ce, en évitant tout jugement de valeur. Après avoir échappé de peu à la mort en grimpant sur les rails où un train filait vers elle à toute vitesse, Laurence choisit finalement la vie: "Je ne veux pas faire vivre à personne ce que je ressens pour toi [Adrien]. Ça fait trop mal. Même si survivre, c'est difficile." (p. 161) Quelques citations de Nelligan, Gaston Miron et Jean Leloup ponctuent par ailleurs ce roman d'une très grande sensibilité dont la chute, loin d'être idyllique, offre néanmoins une bouffée d'espoir aux jeunes ayant le mal à l'âme en présentant une héroïne qui se tient debout et qui confronte le jugement des "cools" en lisant devant la classe un poème de son cru dans lequel elle rend hommage à Adrien. Une oeuvre forte et puissante, à méditer à compter de 14 ans."--SDM.