Comment vivre ensemble dans la diversité de nos cultures ? Cette question devient de plus en plus centrale dans nos réflexions contemporaines et plus particulièrement dans celles touchant à ce que l’on dénomme communément la mondialisation ou la globalisation. Or si la sensibilité à la problématique interculturelle croît, il n’en demeure pas moins que la grande majorité des réflexions dans ce champ, que ce soit plus particulièrement en relation avec le Droit, la gouvernance ou le développement durable, reste profondément enracinée dans un cadre d’analyse occidental. Les constructions modernes de l’État, du marché, de la démocratie, du développement continuent à constituer l’horizon implicite des réflexions. Mais, elles n’ont rien de naturellement universelles et ne se sont véritablement cristallisées il n’y a guère beaucoup plus de deux siècles. Aujourd’hui, théoriciens du droit et chercheurs en sciences sociales s’inter¬rogent de plus en plus sur l’adéquation de ces outils face à un monde contemporain qui apparaît de plus en plus « postmoderne » ou « transmoderne ». Le temps semble venu de s’ouvrir à un véritable dialogue avec les autres cultures de l’humanité sur la question de la mise en forme de notre vivre-ensemble, sur l’organisation juridique, politique et économique du monde afin de dégager des pistes pour une autre mondialisation.