An edition of Les ombres de l'angoisse (2005)

Les ombres de l'angoisse

  • 0 Ratings
  • 0 Want to read
  • 0 Currently reading
  • 0 Have read
Not in Library

My Reading Lists:

Create a new list

Check-In

×Close
Add an optional check-in date. Check-in dates are used to track yearly reading goals.
Today

  • 0 Ratings
  • 0 Want to read
  • 0 Currently reading
  • 0 Have read

Buy this book

Last edited by Open Library Bot
December 11, 2009 | History
An edition of Les ombres de l'angoisse (2005)

Les ombres de l'angoisse

  • 0 Ratings
  • 0 Want to read
  • 0 Currently reading
  • 0 Have read

J'aurais pu intituler mon livre " Comment l'angoisse entraîne l'être humain à se structurer des symptômes pour s'éviter d'avoir à connaître la réalité de ses désirs ? ".

" L'art du camouflage " aurait assez bien convenu aussi.

Freud disait que l'homme ferait n'importe quoi pour nier la réalité de sa sexualité. Il ne mentionnait pas l'agressivité qu'il faudrait évidemment citer pour compléter cette réflexion freudienne.

L'être humain fait effectivement n'importe quoi pour fuir ce qui l'angoisse le plus, à savoir ses désirs inconscients qu'il vit comme inavouables.

L'angoisse complètement intriquée à l'appareil psychique dès la toute petite enfance jouera chez l'adulte un rôle fondamental dans la façon qu'il aura de gérer son désir.

L'angoisse est archaïquement le témoin d'une douleur psychique liée à une montée d'excitations, puis secondairement d'une peur devant le désir (le prototype étant le désir oedipien) et toujours le signe de l'anticipation d'une perte possible.

Perte du plaisir lié à la prise en charge fusionnelle (c'est la mère qui pourvoit aux besoins pulsionnels et dispense donc du plaisir), perte de l'objet maternel (angoisse d'abandon car le bébé doit arriver à une certaine autonomie pour chercher par lui-même son plaisir), perte de l'amour de l'objet (l'angoisse de rejet apparaît quand le bébé s'aperçoit que la mère a également d'autres objets d'amour), perte du pénis (l'angoisse de castration apparaît au moment de la découverte des sexes par l'enfant), perte de l'estime du surmoi (l'image que le sujet a de lui-même risque d'être dégradée par rapport à l'idéal qu'il s'est construit et par rapport aux regards des autres, donc le milieu social).

Donc, traduit autrement, cette angoisse de la perte est une angoisse de prise d'indépendance, une angoisse de prise de risque à vivre car ces pertes devront être acceptées pour espérer une réelle assomption du sujet dont le désir est désarrimé de toutes ces emprises psychiques infantiles. Le problème de la névrose est bien l'incapacité de se détacher de ces scories infantiles qui tiennent la personne ligotée.

La pulsion (le mouvement vital) devant s'exprimer, donc le désir, sous peine de tomber malade, l'appareil psychique invente des stratégies pour permettre à l'inconscient de s'exprimer tout en évitant soigneusement de rencontrer l'angoisse qui pourrait survenir en croisant le chemin de la signification fantasmatique des désirs.

La production de symptômes est le signe de ces montages complexes aveugles (aveugles car s'opérant à l'insu du sujet).

C'est pourquoi je parle d'ombres de l'angoisse.

° Ombres parce que le symptôme permet à l'inconscient d'agir dans l'ombre en toute tranquillité en excluant toute prise de responsabilité du sujet.
° Ombres en tant qu'ombres portées de l'angoisse inconsciente sur la scène extérieure de la réalité.
° Ombres aussi parce les symptômes occultent la réalité de l'angoisse, donc du désir.

Les effets sont loin d'être négligeables car paradoxalement, bien que déguisé par le symptôme, le désir inconscient s'exprime avec plus de brutalité de cette façon que par le biais d'une sublimation, processus au cours duquel le sujet est approximativement " au courant " de ce qui se joue.

Cette question du symptôme renvoie à la question de la responsabilité.

En effet, faire le choix (inconscient évidemment) du symptôme consiste à vouloir jouir (terme plus juste que réaliser le désir) sans rien vouloir savoir sur le sens de cette jouissance. Et chercher à savoir le contenu de son désir consiste invariablement à rencontrer l'angoisse, ne serait-ce, a minima, que l'angoisse de séparation, car chercher à cerner son désir, donc penser, introduit ipso facto une séparation de l'autre. Le désir singulier de chacun n'est jamais superposable à celui du voisin ; vouloir assumer sa vérité implique obligatoirement d'être seul (incroyablement seul) avec son désir.

Lorsque ce mécanisme de la formation de symptôme touche au collectif, le problème de cette responsabilité prend des proportions importantes.

En effet lorsque la complicité entre les désirs déguisés du discours dominant (idéologie telle que celle véhiculée par la publicité consumériste, responsables économiques, politiques, spirituels, etc.) et les désirs déguisés de la population prend en masse, tout devient possible jusqu'aux pires horreurs. La déresponsabilisation et l'infantilisation de la grande masse sont renforcées et elle va se sentir totalement amendée de laisser libre cours à ses désirs les plus inavouables sous forme de symptômes.

Très proches de nous, nous avons par exemple vu en ex-Yougoslavie des snippers tuer des enfants, des femmes et des vieillards dans les rues pour la " bonne cause " de la purification ethnique. Il a suffi qu'un chef criminel promulgue le concept de purification ethnique et le prenne sur les épaules pour que des individus, pour beaucoup probablement des " braves types " avant la guerre, mettent à profit cette situation pour assouvir leur désir criminel sous prétexte de se battre pour la patrie (le symptôme est ici ce mensonge auquel croit le sujet ; sans cette duperie de lui-même, on ne parlerait pas de symptômes mais de perversion, autre duperie mais organisée différemment).

Ce mensonge (ne rien vouloir savoir du désir et de l'angoisse associée), à la fois fondateur de l'inconscient et parallèlement aliénant le sujet, que la psychanalyse tente de comprendre, semble de plus en plus actif dans notre monde où seul le commerce (des biens et des personnes) et la passion perverse pour l'argent semblent devenir l'unique référence pour le plus grand nombre.

Le déni de l'inconscient accélère la perte de substance humaine (de l'âme) en préparant un avenir (en construisant un présent ?) de l'humanité particulièrement inquiétant.

Déni pour s'éviter la blessure d'orgueil insupportable que si peu de notre vie nous maîtrisons.

Être capable de repérer son désir (ou de simplement reconnaître sa réalité) et de le gérer au mieux me paraît être déjà une immense gageure. Il est évident dans ce cas qu'au préalable, il faille admettre que nous ne sommes pas maîtres de notre désir, mais seulement le dépositaire et, au mieux, le gestionnaire. Admettre la réalité de l'inconscient n'est pas autre chose.

Que penser alors de la folie de la maîtrise des événements qui animent notre monde contemporain ! Plus on veut maîtriser, plus ça échappe. Les États-Unis, champion en la matière, sont la preuve expérimentale de l'échec de cette conception défensive de l'homme (qu'il aurait prise sur sa conduite). Ne citons qu'un exemple avec la tentative américaine de plus en plus délirante de contrôler la diététique de ses concitoyens. Plus les programmes contre l'obésité se multiplient, plus il y a d'obèses (essentiellement chez les pauvres). Or l'obésité, dans beaucoup de culture, est signe de prospérité. Jamais s'est-on demandé pourquoi ce sont les plus démunis qui sont préférentiellement obèses ? Que leur restent-ils d'autres pour exister que de s'identifier à cette représentation de la prospérité dans une société par ailleurs elle-même " obèse " (surabondance des biens de consommation) qui méprise l'individu au profit du collectif en le rendant totalement indigent d'un point de vue culturel, en le crétinisant pour qu'il soit une meilleure proie des publicitaires, donc ici des industries agro-alimentaires.

" Prenez-vous en charge, maîtrisez votre vie " disent ceux qui savent (les dirigeants de toute obédience), alléguant que la pléthore de choix dans notre société permettrait à chacun de mieux trouver sa place alors que le quadrillage idéologique et consumériste interdit de plus en plus au sujet d'exister sinon en se coulant dans les identifications collectives. Discours cruel pour ceux qui n'ont aucun moyen (économique mais surtout intellectuel) de choisir sinon d'être ballottés et pris en otage par le discours dominant.

Évidemment, malgré cette énorme forteresse défensive que constitue le discours contemporain, l'angoisse s'éprouve chez de plus en plus de personnes.

Au lieu de nier cette angoisse en l'étouffant, ne serait-il pas plus intelligent de " l'écouter " et d'en traduire le message pour un mieux-être à la fois individuel et collectif ?

Cette nécessité de mieux-être n'est même plus une question d'éthique ou d'humanisme mais bien d'intelligence car les effets de la méconnaissance de l'inconscient, outre d'induire individuellement des souffrances chez la personne, a des effets collectifs dévastateurs sur notre planète, donc sur le l'écosystème qui nous abrite et nous fait vivre.

Christian JEANCLAUDE,
auteur

Les ombres de l’angoisse sont pour l’essentiel les désirs camouflés (inconscients, donc dans l’ombre) qui s’expriment sous la forme de symptômes.

La fuite vers les ombres est une impasse quant au mouvement vital d’une personne : cette vaine tentative d’échapper au désir (s’organiser une vie immobile pour n’avoir rien à savoir de son désir) dans l’espoir de se soustraire à l’angoisse est un marché de dupe. Il s’agit en effet de s’interroger sur le prix exorbitant à payer pour ce leurre qui n’est ni plus ni moins qu’un renoncement à être, donc à vivre en tant qu’être humain. Renoncer à soi-même pour une illusion de tranquillité souvent au mépris de l’évidence (par exemple des symptômes très invalidants mais le plus souvent une aliénation qui, sans être spectaculaire, n’en est pas moins attristante, quand ce n’est pas terrifiante si elle conduit l’individu à une irresponsabilité, une absence de pensée) ! Étrange stratégie que de préférer être mort plutôt que vivant !

Ce déni du désir se traduisant par une peur d’être vivant et d’exister semble facilité dans notre monde apeurant où seul le commerce (y compris des personnes !) et la passion perverse de l’argent semblent devenir l’unique référence pour organiser notre société. Ou précisément la tendance spontanée à l’aliénation (la névrose est la pente " naturelle " de l’homme) est exploitée au profit de cette machine à fabriquer du vide qu’est le cycle infernal production-consommation. Des formes d’angoisse de plus en plus paralysantes s’éprouvent dans notre monde technologique. Au lieu de nier cette angoisse, ne serait-il pas plus intelligent de l’entendre et d’en traduire le message ? C’est ce rapport du sujet à l’angoisse que l’auteur explore.

Écrit dans un style efficace, facile et pédagogique, ce livre est abordable par des lecteurs venant de divers horizons


Quatrième de couverture

Après son livre [Freud et la question de l’angoisse (De Boeck, 2003), dans lequel le rôle capital de cet affect comme motif essentiel des conduites humaines est mis à jour, l’auteur élargit dans Les ombres de l’angoisse l’exploration de cet affect en repérant cette fois-ci les effets de l’angoisse dans la fabrication de symptômes et les impasses vitales ainsi créées qui se traduisent par une peur d’être vivant.

Les ombres de l’angoisse sont pour l’essentiel les désirs camouflés(inconscients, donc dans l’ombre) qui s’expriment sous la forme de symptômes.

La fuite vers les ombres est une impasse quant au mouvement vital d’une personne : cette vaine tentative d’échapper au désir (s’organiser une vie immobile pour n’avoir rien à savoir de son désir) dans l’espoir de se soustraire à l’angoisse est un marché de dupe. Il s’agit en effet de s’interroger sur le prix exorbitant à payer pour ce leurre qui n’est ni plus ni moins qu’un renoncement à être. Renoncer à soi-même pour une illusion de tranquillité souvent au mépris de l’évidence (par exemple des symptômes très invalidants mais le plus souvent une aliénation qui, sans être spectaculaire, n’en est pas moins mortifère) ! Étrange conduite que de préférer être " mort " plutôt que vivant !

Cette peur inconsciente d’exister semble facilitée dans notre monde apeurant de compétition sévère où seul le commerce (y compris des personnes !) et la passion perverse pour l’argent semblent être l’unique référence d’organisation de notre société. Où précisément la tendance spontanée de l’être humain à l’aliénation - la fuite devant l’angoisse, donc la névrose, est la pente " naturelle " de l’homme - est exploitée au profit de cette machine insensée à fabriquer du vide qu’est le cycle production-consommation.

Des formes d’angoisse de plus en plus paralysantes s’éprouvent dans notre monde technologique. Au lieu de nier cette angoisse, ne serait-il pas plus intelligent de l’entendre et d’en traduire le message ?

Ce livre intéressera les psychanalystes, psychiatres, psychologues et psychothérapeutes, ainsi que tout professionnel de la relation. Écrit dans un style efficace et d’une lecture aisée, ce livre s’adresse également à un public plus large qui se sent concerné par les débats de société.


Article de presse
SALON DU LIVRE
Le livre, « bastion de liberté »

Le second ouvrage de Christian Jeanclaude traite à nouveau de l’angoisse, d’un point de vue psychanalytique. L’ouvrage que Christian Jeanclaude présentera au Salon du livre de Colmar devrait paraître aux éditions De Boeck en février 2005 (à suivre sur http://universite.deboeck.com). Avec "Les ombres de l’angoisse-La peur d’être vivant" , l’auteur installé à Colmar, qui a été chercheur, notamment en biologie du comportement, avant de s’orienter vers la psychanalyse, poursuit la réflexion engagée dans son premier tome, "Freud et la question de l’angoisse", dont c’est déjà la deuxième édition.

Christian Jeanclaude, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?
Je traite à nouveau de l’angoisse d’un point de vue psychanalytique, en tant que déterminant des conduites humaines. Les « ombres de l’angoisse » peuvent se résumer à une fuite en avant inconsciente devant le désir. Le premier livre traitait du particulier. Là j’élargis le sujet, il s’agit surtout du collectif. J’évoque le trac, en illustrant mon propos de cas concrets, l’angoisse de création, le narcissisme, l’angoisse et la société, par exemple comme motif essentiel de cohésion des groupes humains ou vis-à-vis de la religion
Avez-vous un auteur/un ouvrage de prédilection ?
J’ai une rationalité due à ma formation scientifique, mais je fais l’effort de bien écrire. Le style de Julien Gracq m’inspire. Il écrit avec tant d’aisance des phrases d’un quart de page, avec des parenthèses et des tirets, en dehors de toute orthodoxie de l’écriture. C’est un monument du XXe siècle qui a refusé les prix et les grandes maisons d’édition. J’apprécie aussi Freud, ce n’est pas le style que je préfère, mais au moins c’est accessible. J’accorde une grande importance à l’accessibilité, j’ai horreur du jargon.
Que vous inspire la liberté, le thème de ce 15e salon du livre ?
C’est un très beau thème, particulièrement d’actualité. La psychanalyse est l’un des derniers bastions de liberté de parole dans notre monde à la botte du diktat de la censure économique. C’est l’un des rares endroits où la parole est écoutée, car si notre société permissive permet de tout dire à tort et à travers cas, la nouvelle censure est guidée par le « politiquement correct », elle même soumise à la règle de la rentabilité économique. Autre bastion de liberté : le livre, celui où l’auteur met ses tripes, où il s’expose. Ce livre-là est un espace de liberté dans lequel le lecteur trouve une respiration. Des manifestations telles que le Salon du livre de Colmar revêtent une importance considérable. La liberté et la culture constituent la matrice de la pensée qu’il faut défendre avec force pour faire barrage à l’archaïsme pulsionnel particulièrement actif dans les nombreux retours à la barbarie de notre monde dit moderne.
Catherine Chenciner

RENCONTRER Au Salon du livre, les 27 et 28 novembre, au stand de la librairie Hartmann (hall 3).

Chercheur en biologie du comportement, primatologie et éthologie humaine, Christian Jeanclaude s’est orienté vers la psychanalyse.
© L’alsace, Mercredi le 24 Novembre 2004. Tous droits de reproduction réservés

Publish Date
Publisher
De Boeck
Language
French
Pages
151

Buy this book

Edition Availability
Cover of: Les ombres de l'angoisse
Les ombres de l'angoisse
2005, De Boeck
in French

Add another edition?

Book Details


First Sentence

"Extrait de l'avant-propos : Dans mon essai Freud et la question de l'angoisse1, je tente de démontrer que toutes les structures psychiques (aussi bien pathologiques que normales) s'organisent autour de l'angoisse inconsciente. Cette notion, très rarement abordée dans la littérature analytique, est, à l'instar de la découverte freudienne de l'inconscient, difficile à comprendre et à admettre. Comment, en effet, concevoir une angoisse qui ne s'éprouverait pas ? En fait, quand elle ne s'éprouve pas - l'angoisse -, elle s'exprime sans arrêt en étant le motif du refoulement, refoulé qui rejaillit alors sous forme de symptômes névrotiques et/ou psychotiques, de perturbations psychosomatiques, d'organisation de la personnalité, de sublimations. Il s'agira donc, à partir de ces développements, de démontrer en quoi les symptômes, réalisations des désirs inconscients par des voies substitutives, consistent en une fuite devant l'angoisse inconsciente, donc devant le désir responsable de l'angoisse, et empêchent du même coup tout processus évolutif du sujet. Une fois cette démonstration faite, je tenterai d'appliquer cette réalité psychique à l'éclaircissement de différents thèmes tels l'angoisse existentielle et le narcissisme ainsi qu'à une tentative de compréhension du «collectif», donc du social. C'est que le modèle psychanalytique de la formation de symptôme comme fuite devant le désir inconscient, fuite induite par l'angoisse inconsciente, me paraissait particulièrement éclairant pour tenter de mieux comprendre les aspects inquiétants de notre monde moderne quant à sa conduite de plus en plus irresponsable et incontrôlée. (Monde parce que la mondialisation, en transformant notre planète en un gros village, ne permet plus de parler uniquement de notre société occidentale : l'essentiel des pays, même pauvres, sont embarqués dans le même bateau, qu'ils le veuillent ou non.)"

Edition Notes

Published in
Bruxelles

Classifications

Library of Congress
BF

The Physical Object

Pagination
151 p. ;
Number of pages
151

ID Numbers

Open Library
OL20959534M
ISBN 10
2804147916

Community Reviews (0)

Feedback?
No community reviews have been submitted for this work.

Lists

This work does not appear on any lists.

History

Download catalog record: RDF / JSON
April 28, 2010 Edited by Open Library Bot Linked existing covers to the work.
December 11, 2009 Created by WorkBot add works page