Pendant ce temps, j'avais décidé de travailler dans une pièce en face de ce petit bureau, à gauche de l'escalier. La maison avait été "visitée". Le sol était couvert de lettres, de journaux, de photos...Il était impossible d'y entrer sans piétiner les documents. Visiblement tout avait été "retourné" par des intrus ! C'est dans ce capharnaüm que je me proposais de faire de "l'archéologie en grenier". Avant de pénétrer dans la pièce, assise sur le sol il me fallait vérifier si tel ou tel papier était important ou pas, j'ouvrais les lettres une à une pour en visualiser rapidement le contenu ou les signatures - certaines étaient prestigieuses - avançant peu à peu après avoir éliminé ce qui pouvait l'être, puis réunissant dans des cartons ce qui semblait intéressant. Certains dossiers étaient encore intacts mais tant de documents épars jonchaient le sol ! Pourtant à l'autre extrémité, rangé contre le mur, un coffre en bois sculpté, de style copte, suscitait ma curiosité. Il devait renfermer des archives et j'étais impatiente d'y accéder...Sur des étagères des paquets de journaux côtoyaient des boîtes de plaques photographiques, des livres, une petite statuette du dieu Toth y avait été abandonnée auprès d'un Ptah-Patèque qui malheureusement avait perdu sa tête. Quelques artéfacts de petites dimensions ont encore étés retrouvés çà et là : un morceau de bois à inscription hiéroglyphique et cartouche, une brique de terre cuite à inscription, un Harpocrate en bois, un vase en bronze évoquant Léda enlaçant un cygne, une statuette d'Anoukis en terre cuite. Quelques boîtes d'allumettes contenaient des empreintes réalisées à la cire ou quelques scarabées, une cuillère cultuelle. La plus grande partie des documents d'Etienne Drioton avaient été entreposés dans ce grenier !