"En bas, dans la cour intérieure, il n'y avait personne. Pas d'attroupement. Pas de groupe, pas de police, pas d'ambulancier. Pas de madame Grondin, l'infirmière difforme qui te guérit à jamais du fantasme de l'infirmière cochonne des films de cul. Même pas de dépouille de Pavel." (cf. p. 13). Martin est choqué d'avoir vu son nouvel ami russe se jeter du toit du collège privé Saint-Juste et revenir en quelques secondes le rejoindre, sain et sauf. Pour ajouter à sa tourmente intérieure, il sent son coeur et ses sens s'enflammer pour Anouk qui le lui rend bien. Paiement voit cependant cela d'un très mauvais oeil ... Situant l'action dans un célèbre collège de Montréal du quartier Côte-des-Neiges, un troisième épisode provocateur et empreint d'émotions troubles, s'insérant dans un feuilleton de 13 épîtres aux accents fantastiques et subversifs, évoquant les sentiments de solitude profonde puis d'amour naissant chez un garçon en proie au désespoir.

La narration, très brève, à la première personne, entrecoupée de réflexions rédigées en italique au style direct, présage une série accessible, inspirée des romans graphiques de type manga dont la première illustration, en clair-obscur, établit l'atmosphère. L'issue du drame de l'adolescent, non résolu dans cet épisode, et l'évolution du reste de la série en détermineront la valeur. [SDM].