La vérité est d'abord une valeur et c'est en tant que telle qu'elle doit être interrogée. Il faut considérer la vérité comme désirable avant d'en déterminer la nature, les critères et les conditions. C'est le propre de la philosophie que de la penser ainsi, ce qui signifie que philosopher est avant tout un choix éthique, une conviction qu'il est préférable acquiescer à ce que la raison indique que de céder aux impulsions ou au croire sans réfléchir par soi-même. La recherche de la vérité est donc un choix ; nous pouvons en effet préférer d'autres choses que la vérité (le pouvoir, les plaisirs, etc.) et refuser de voir dans l'effort de la raison vers la vérité le signe de notre dignité humaine.
Mais comment démontrer que la vérité est aimable car que peut une preuve devant celui qui n'utilise le discours de la raison que pour l'apparence du vrai, paraître, dominer ? Ainsi, le problème de la vérité n'est pas seule- ment de la définir, la penser, la dire : il s'agit de la vivre. Cette quête de la vérité en soi, la vérité de soi, la vérité de l'être, ne peut être qu'une recherche extérieure et intérieure, exotérique et ésotérique, aboutissant ainsi â une vérité une et unique : sa vérité.
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