Œuvre de sensibilité, ce livre est également le produit d’une fidélité, celle d’un éditeur. Rappelons le rôle majeur qu’a joué dans la révélation du talent du jeune Méheut l’éditeur Émile Lévy (1855-1918), patron de la Librairie centrale des Beaux-Arts et fondateur en 1897 de la revue Art et Décoration. C’est lui qui lui ouvre les pages de sa revue dès 1904, qui publie en 1911 les cent planches des Études d’animaux puis les quatre volumes de l’Encyclopédie artistique et documentaire de la plante à laquelle participe Méheut. Il est le commanditaire et l’éditeur de l’Étude de la Mer, l’envoyant à Roscoff et lui offrant en 1913 les cimaises du musée des Arts décoratifs pour sa première et retentissante exposition parisienne.
Au décès d’Émile Lévy en 1918, son neveu Albert (1891-1976) reprend la revue et la maison d’édition, et réédite en 1924 les deux volumes de l’Étude de la Mer. [...] Albert Lévy fait donc à nouveau appel à son talent originel de dessinateur naturaliste. [...] le caractère encyclopédique et systématique qui présidait alors au recensement du vivant [a disparu] Et c’est avec une grande liberté que l’artiste peut se pencher sur son objet d’étude, sensible aux variétés d’échelle de la végétation, aux variations saisonnières plus qu’à la typologie des espèces et des essences. (Préface)